Diviser pour régner…
Etymologiquement parlant, les HardGameurs ne sont pas velus.
On regarde leur crâne et c’est évident.
Pourquoi on dit velu ? Personne ne le sait et personne ne comprend …Il n’y a pas de lien entre poil et quotient ludique. Sauf que…
les HardGameurs jouent à Cluedo
Les HardGameurs sont une élite ludique
On a toujours des surprises avec Kickstarter
Les Hard Gameurs jouent à Ouija
Les Hard Gameurs pledgent un jeu sur Kickstarter
Le jeu de l’année, c’est de l’arnaque !
En 2014, le Spiel des Jahres (Jeu de l’année, en allemand) a donné son prix le plus prestigieux pour les jeux de société à « Camel Up”. Certains ludophiles français auraient aimé voir la jeune compagnie éditrice au doux nom bien français de « Space Cowboys», lui ravir ce titre avec leur tout premier jeu « Splendor” ( que les Hard Gameurs ont déjà joué, voir ici). Il en fut autrement car c’est le jeu d’une compagnie Allemande, Eggertspiel ,qui a remporté ce prix, par la suite édité en français par Filosofia.
Splendor est fort joli mais Camel Up , proposant une course de chameaux en Égypte ( oui ,on sait, des dromadaires), a su être le vainqueur par son côté plus familiale . Camel Up est un jeu de pari sportif où les chameaux peuvent s’emboîtent l’un sur l’autre s’ils arrivent sur la même case ( ce qui est amusant car un chameau juxtaposé a droit de se déplacer avec son larbin).
Un jeu de ce niveau n’a pas à être rigoureusement authentique. Exit donc le dromadaire ( car le chameau se retrouve plutôt en Mongolie ) car sa forme ne permet pas la juxtaposition des pièces demandée par le mécanisme. Le réalisme dans les jeux de plateau ne doit pas être pris au sérieux. Il faut parfois s’aligner sur l’imaginaire ( ou les préjugés ) du public. On ne demande pas à un jeu de nous instruire, on veut y jouer . Pour Camel Up, il aurait fallu faire cette course dans le désert de Gobi et avoir une yourte qui propulsant les dés ( et non une pyramide). Mais est-ce important, ici ? Ca frappe moins l’imagination, il me semble…
Le jeu restera une mini-construction de la réalité et non un modélisation très fine, une reproduction schématique de la réalité. Un excellent jeu, par exemple Twillight Stuggle , simule la guère froide. Le mécanisme se colle vachement à la réalité pour ce qui est de la manipulation géopolitique des deux Grands d’après-guerre, mais il en n’est pas moins un jeu, pas une leçon d’histoire. Seuls les wargames aux règles millimétrées peuvent prétendre de nous apprendre du mouvement et des stratégies guerrières au détriment de la fluidité et du temps, bien sûr. Mais on est dans une autre gamme de jeu.
Que les Hard Gameurs soient déçus du manque de réalisme de Camel Up , c’est leur affaire.
L’eurotrash et l’amérigame, c’est pareil et le contraire.
Il est difficile parfois de connaitre la différence entre Améritrash et Eurogame. On dit parfois respectivement Jeu à thème fort et Jeu de gestion. Le hasard est plus présent dans le premier et quasi absent dans le second. J’aime bien les jeux de gestion, mais les jeux à thème fort m’attirent beaucoup plus. Il faut qu’il y ait une interaction forte et que le temps d’attente soit le plus court possible.
Dans Panamax, les dés transportés par les petits bateaux expriment par leur nombre une valeur de la marchandise à transporter. Ce qui est ingénieux. Ce n’est pas du hasard, mais de la gestion. Mais le thème est très fort. C’est possiblement de l’eurotrash, un genre hybride.
Nous assistons à la naissance d’un proto. Le matchup parfait des jeux de société. La fierté d’un Hard Gameur
Le gag avait été pensé un peu avant la création du site BGAN, vitrine sur internet pour les prototypes de jeux de société.
Je l’ai sorti, la journée même de leur mise en ligne officiel du site, quelques jours avant Essen 2014. Je suis sûr que cela les a aider pour la promotion.
Heu en fait , leur site a atteint un niveau stratosphérique de clicks sans mon aide, alors que je me me vautre comme une limace sur une courbe anémique de vues sur mon site. J’ai loupé quelque chose? Ah, ma vielle grand-mère avait raison, “les petits dessins ça nourrit pas une famille, trouve-toi un job, feignant ou alors optimise ton SEO pour maximiser le ROI en dépoussiérant ton PHP ».
Mémé tu m’épateras toujours.
Je me suis amusé à faire un proto , un jour. Je crois que je dois avoir des morceaux égarés dans le fond du garde-robe, entre mes vieux vinyles moisis et mes dessins préscolaires. Je pense que le chien a mâchouillé un bout du plateau et le petit a bavé sur toutes les cartes. Bah! Je ne suis pas doué pour ça…
Etre Hard Gameurs, c’est avoir un état d’esprit, une manière d’être, mais pas trop…
On se gausse des compulsifs, mais il est bien difficile de se retenir dans le monde des jeux de société. Il peut y avoir une édition qui nous plait dont on a retardé l’achat et qui se trouve indisponible ensuite (alors on se promet d’acheter compulsivement la prochaine fois ). Il peut y avoir des buzz qui nous font chavirer le coeur ( alors qu’on regrette son achat ensuite). Il peut y avoir des extensions qui nous titillent (alors on complète sa collection en vain, car il manquera toujours du temps pour tout jouer)
Ma ligne de politique est assez claire (quoi que je triche parfois).
-Ne pas achetez un jeu dont je ne jouerai pas 10 fois.
-Ne pas acheter un jeu si je ne pense pas que mon cercle de joueurs y jouera.
– Ne pas acheter des jeux dont la thématique est peu réaliste (thème plaqué mais aussi thème fantaisiste) .
Cette dernière règle est un peu tordue, car le principe de jouer consiste à faire abstraction de la réalité et s’évader dans un monde ludique. Mais tant qu’à limiter mes choix de jeux, j’aime beaucoup les jeux à base historique ou qui simule (même de façon exagéré) la réalité de la société humaine, à la limite des thèmes forts. J’ai besoin que le jeu reste un apprentissage de la vie , d’une manière ou d’une autre. Je n’achèterai pas SEASONS , jeu où des sorciers s’affrontent dans un tournoi même si pour lui je me meurs d’envie de l’avoir. Je opterais logiquement pour Andean Abyss à la place (jeu de simulation politique en Colombie) même si pour ce dernier, j’hésite car n’étant pas sûr que mon cercle de jouer va y jouer. Seasons ne m’apprendra rien sur la vie, tout au plus si j’étais un sorcier, mais Andean Abyss pourra me faire comprendre un peu de la géopolitique de cette région instable.
Ma règle me limiterait à des jeux Hard et pourtant je me paye parfois des jeux légers. Il faut bien parfois avoir ces jeux qui permettent de détendre l’atmosphère. Et parfois se payer un petit jeu aux matos luxuriants que je pourrais admirer du matin au soir…
Un jeu de dés, ça ne se choisit pas par hasard. Les Hard Gameurs le savent bien!
King of Tokyo de Richard Gardfield est un pur jeu de dés. On a un Yum survitaminé. On saupoudre de cartes qui bonifient les actions. On personnifie des Kaijus mythiques qui se tapent la gueule dans Tokyo. Et on s’amuse ferme sans trop réfléchir. Je n’ai pas aimé les extensions. L’auteur non plus. C’est pour ça que son nouveau jeu King of New York me plairait. Il a repompé ses règles en équilibrant les nouveaux ajouts de règle. Ce n’est pas une extension vite lancée par les éditeurs qui déséquilibre le jeu. King of NY est comme une version plus stratégique que King of Tokyo.
King of Tokyo est vraiment un jeu de hasard, mais on peut avoir de la stratégie . Même si on est éliminé, le jeu se déroule assez vite pour reprendre sa revanche.
Et je suis méchant de dire que KoT King of Tokyo n’est qu’un jeu de hasard. Il est très présent mais un bon joueur sera l’utiliser à son avantage. Mes Hard Gameurs n’ont pas compris la subtilité de ce jeu, il faut croire.
Les Hard Gameurs jouent à King of New York
La tour à dé, une invention qui bouleverse le monde ludique. Il y a un avant et un après. Et les Hard Gameurs sont entre les deux…les pauvres.
Avoir une tour à dé, c’est avoir un gadget? Si on a peu d’espace pour lancer les dés, c’est un gadget très utile. Il faut juste qu’il soit bien construit. La question que je me pose , c’est de savoir pourquoi on ne dit pas une « tour aux dés ». C’est dans les jeux où l’on doit jeter des brouettes de dés que la tour prend tout son sens.
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les Hard Gameurs utilisent les “sleeves”
Les Hard Gameurs inventent des jeux en recyclant les autres. Pas sûr que c’est une bonne idée.
La première mouture (chapitre 8 ) postée sur GusandCo parlait d’une version “crossover” de Cyclades et Kemet : C3K. Je me suis rendu compte que ce terme n’était pas bien connu et j’ai préféré dire que c’était un “mix” de deux jeux. Le “crossover” de Cyclades était une allusion à celui avec Kemet de Matagot qui consistait à avoir des figurines et règles tout aussi utilisables dans l’un que dans l’autre jeu, ce qui est intéressant comme concept, avouons- le.
Pour faire plus simple, j’ai préféré vraiment mettre un mélange plutôt inhabituel de jeux qui n’ont pas la même mécanique. Ticket to Ride est plutôt un jeu de gestion et de parcours (d’autres parleraient de jeu de train ce qui est tout à fait exact) et Cyclades se rapprochant plus du jeu d’affrontement stratégique dans le style ameritrash. Que la future extension soit fait à base d’Agricola ne pouvait que prouver que ce jeu aurait été improbable donc assez absurde pour un Hard Gameurs. Agricola est dans une ligne de jeu de plateau tout ce qu’il y a de plus Eurogame (jeu à l’allemande ou Kubenbois comme diraient les mêmes personnes).
J’espère que cette remasterisation est tout aussi plaisante que l’originale.